Les Palmiers sauvages

William Faulkner / Séverine Chavrier / CDN Orléans/Centre-Val de Loire

Les Palmiers sauvages de William Faulkner est l’histoire d’une passion incandescente et mortifère entre deux êtres fragiles. Harry a 33 ans, est étudiant en médecine. Charlotte a 35 ans, élève ses enfants. Leur rencontre est un coup de foudre brutal et destructeur.
Les deux amants abandonnent tout et fuguent. Leur amour se transforme alors en une descente aux enfers, une course éperdue entre road movie et tragédie antique.

Séverine Chavrier, metteuse en scène, musicienne et directrice du Centre dramatique national Orléans/Centre-Val de Loire orchestre avec maestria cette partition amoureuse débridée. Son théâtre dialogue avec la musique, l’image et la littérature. À toute allure, flashs de lumière et déflagrations, chuchotements et soupirs créent un chaos vivant et drôle. Dans ce tourbillon étourdissant évoluent les deux comédiens Deborah Rouach et Laurent Papot, fougueux et incarnés. Dans la cavale amoureuse qui les mène de Chicago à un cabanon de plage abandonné au seul bruit des palmiers sauvages, la scène est le territoire de leurs ébats. La scénographie évoque un entrepôt où s’entassent, sur des rayonnages instables, boîtes de conserve et caisses de bière ; des matelas et de vieux sommiers jonchent le sol, symboles de ce nid d’amour que les deux amants vont transformer en ring. On est happé par cette histoire d’amour fusionnelle et terrible, pleine de bruit et de fureur.

 

 

On en sort détruit et fasciné, conquis et ébranlé.
Les Inrocks, Fabienne Arvers

Elle a osé Faulkner jusque dans ses silences, la moiteur des corps, la noirceur des âmes, la complexité et la fragilité humaine.
Théâtre(s), Marie-Jo Sirach, printemps 2015

Un spectacle en forme de performance, à la fois sourde et obsédante, prend le coeur du spectateur, sans jamais lui laisser de répit. Pari scénique qui ne peut laisser indifférent, tant ici est pensée et mise en scène la matière foisonnante de cette nouvelle de William Faulkner, avec tous ses excès, où l’âme est malade…
Théâtre du Blog, Véronique Hotte, 12.2014