le petit garde rouge

chen jiang hong / françois orsoni

 

Quand le plateau de théâtre devient un livre animé. Le metteur en scène François Orsoni adapte, sous le titre Le petit Garde rouge, l’album autobiographique Mao et moi du peintre Chen Jiang Hong qui dessine en direct, insufflant rythme et poésie à ce récit sensible.

Dans les années 60, Chen mène une enfance paisible auprès de sa famille, cette quiétude est bouleversée par l’arrivée de la Révolution Culturelle. Dans cette histoire à hauteur d’enfant, racontée avec sobriété par le comédien Alban Guyon et incarnée par les danseuses Lili Chen et Namkyung Kim, les dessins à l’encre réalisés sur le vif, s’entremêlent aux images d’archives. Les bruitages et la spatialisation sonore contribuent à la force de ce voyage mémoriel. De cette expérience douloureuse, Chen s’est réapproprié sa propre histoire grâce à l’apprentissage de l’art et de la beauté. Émouvant !

 

Ce qui est très beau ici dans la narration, c’est la pudeur et la délicatesse qui irriguent tout le récit. Jamais l’auteur ne juge le régime en place, il ne l’explique pas non plus, ne rentre pas dans les détails, ne s’appesantit pas. (…) Et quand Chen Jiang Hong, que l’on regarde dessiner avec délice, prend le relai de la parole pour raconter son exil français, sa main et son crayon restent à l’écran, suspendus au-dessus de la page et cette image résume à elle seule un chemin de vie.

Sceneweb, Marie Plantin

C’est une mise en scène lumineuse, délicate et sensible.

Un Fauteuil pour l’Orchestre, Denis Sanglard, 14/03/2022